J+2, naissance de JOSHUA
C'est dans la nuit de mardi à mercredi que j'ai ressentit la première contraction de travail. Zoé Lou dormait à côté de moi, les autres contractions se sont faites de plus en plus régulières mais éloignées les unes des autres. Vers 8h, Zoé Lou se lève, je vais avec elle dans le salon et dis à Fabrice qu'il ne vaudrait mieux pas qu'il aille travailler aujourd'hui, bébé va arriver ! En effet, depuis 6h les contractions sont de plus en plus raprochées, là c'est toutes les 10min. Fabrice accompagne Zoé Lou à l'école, je l'embrasse fort et lui dit que son petit frère ou se petite sœur va bientôt arriver… J'appelle Claire et lui demande si elle peut venir à la maternité pour la fin de matinée. Je prends un bain, j'y resterai bien mais les contractions sont de plus en plus proches… j'imagine mon bébé commencer son cheminement, doucement. Nous partons pour Villeneuve-St-Georges et, au passage, nous laissons qql affaires de Zoé Lou chez ma maman qui m'embrasse les yeux emplis de larmes. Après les travaux, les camions qui déchargent, les feux rouges et autres petits embouteilages, nous arrivons à la maternité vers 11h30.
Les contractions sont vraiment douloureuses mais encore "gérables" ; Fabrice me soulage. La sage-femme m'examine, mon col est dilaté à 6cm. Elle part car il y a beacoup d'effervescence dans le service ce jour là. Les douleurs s'intensifient. Il est 12h30, je vais en salle de pré-travail (avec déjà une femme allongée sur un lit) pour un monitoring car il y a suspiscion de perte de liquide amniotique. Claire arrive. Nous discutons un peu, je sens une nouvelle contraction, je ferme les yeux pour me concentrer sur mon bébé et mon souffle et là, PAF ! la poche des eaux se rompt… drôle de sensation car pou la naissance de Zoé Lou ça ne m'était pas arrivé ! Une inondation venait de se passer, à la fois physique (les draps et mes vêtements étaient trempés !) mais aussi psychique ! maintenant tout allait s'accélérer… il est environ 13h, Fabrice revient avec 2 sandwichs car lui et moi avions très faim mais c n'est plus le moment ; je commence à partir pour un autre voyage… A ce moment je me positionne sur le ballon, Claire derrière moi me soulageant à la vue d'une nouvelle contraction sur le monito. Elles sont maintenant particulièrement douloureuses. Fabrice s'étant un peu rassasié prend le relais et nous voilà dans la dernière ligne droite. Entre le chant, les 2 personnes qui m'accompagnent et mes douleurs, c'en est de trop pour la future maman en pré-travail dans la même chambre que moi ! elle s'en va, je crois que je lui ai fait peur !! Je suis dans ma bulle, avec mon bébé, nous cheminons ensemble, je ne me rends pas tellement compte de tout ce qu'il y a autour de moi, mes yeux sont toujours fermés, je suis à l'intérieur de moi-même.
Me viens l'envie de pousser, je pousse mais demande dans un élan de lucidité à Claire si c'est "normal que j'ai déjà envie de pousser ?", je ne me rends pas bien compte mais en fait je suis à dilatation complète !! Je ne sais pas quelle heure il est. Entre-temps de violentes douleurs à la jambe me sortent de mon voyage et me poussent à changer ma position pour finallement être à semi-quatre-pattes, les jambes par-terre, le buste penché en avant sur le lit, la tête dans mes bras. La sage-femme arrive, c'est l'effervescence. A ce moment le paroxysme des douleurs lié à l'excitation de l'arrivée imminente me retranchent un peu plus à l'intérieur de moi même, avec mon petit à qui je parle mainteant. Je touche le haut de sa tête que je sens arriver et remonter un peu entre-deux contractions. Grosse brûlure à l'entre-jambe, je sens surtout la sage-femme "triparturer" et ça m'agace un peu, je me reconcentre, j'entends que Fabrice s'est mis derrière moi, qu'il voit bébé arriver, dans un élan de lucidité je lui dit : "t'es spur que c'est une bonne idée ?!" et il me répond avec tout sourire dans sa voix : "oui j'en suis sûr, je le vois, oh là là, il est là !! Je vois son front, son nez, sa tête est sortie !!" et aux travaers du récit de Fabrice, je vis cette arrivée de l'intérieur, je sens bébé passer doucement par ces étapes, dans moi. Je n'entends plus que les voix qui me sont familères, celle de Claire et de Fabrice. Néanmoins, dans un lointain brouhaha, j'entends la sage-femme me dire d'arrêter de pousser qu'elle doit retourner mon bébé. Je sens dans mon ventre ce petit être pour la dernière fois, la poussée suivante les épaules sont sorties, il est là ! J'essaie de le prendre mais suis très faible, Fabrice le tient aussi, me demande de le lacher, dans ma torpeur j'hésite et le lui laisse. Je me dandine jusque sur le lit, bébé toujours attaché à moi par le cordon, nous finissons par demander si c'est un garçon ou une fille, on nous dévoile une jolie paire de testicules, bienvenue à toi, JOSHUA ! Il est 14h45, nous sommes le 31 octobre.
On me pose ce doux bébé tout juste essuyé mais déjà tout rose sur le buste pour notre premier peau à peau. Premier instant de douce chaleur que je savoure après ce marathon que nous venons de courir ! On lui propose de téter mais n'en ressent visiblement pas le besoin, il est là, sur mon sein. Je suis heureuse et sereine. Le suite est un peu moins réjouissante car hémorragie, révision utérine sous anesthésie générale et réveil en pleurs lorsqu'on me dit que je ne pourrais pas allaiter mon bébé tout de suite à cause de la morphine... mais Fabrice à pris le relais, fait du peau à peau avec son fils depuis tout le temps de l'intervention, lui donne son petit doigt à sucer ; je rejoins finallement ma chambre après une (trop) longue attente et peux enfin nourrir mon bébé qui tète gouluement, il est 21h45 ! Nous passons nos premiers instants seuls, dans cette nuit, il me laisse me reposer et dort comme un loire, je le dévore des yeux, nous sommes enfin de nouveau réunis.